Nous vous proposons aujourd’hui la suite de notre interview avec Laure Kié (1ère partie). Dans la première partie, vous avez pu découvrir son parcours et son évolution au fil des publications de ses livres. Aujourd’hui, nous évoquons avec elle son dernier livre, ses autres activités ainsi que sa vision sur la cuisine japonaise en France.
OJ: Pour parler de votre dernier livre « Japon gourmand », peut-on dire qu’il s’agit d’une anthologie de la cuisine japonaise et de l’ensemble de vos livres ? Vous parlez de recettes, d’ingrédients, de boissons japonaises…etc.
LK: Ce qui était vraiment intéressant, c’est d’avoir des pages sous forme de reportages. Il y a pleins d’éléments de la culture gastronomique. C’est vrai que cela va au-delà des recettes. Comme j’avais fait beaucoup de livres de recettes, j’avais envie d’élargir le champs. Je me rends compte que souvent j’ai des retours de lecteurs qui sont vraiment intéressés de savoir comment se passe une cérémonie du thé, de savoir comment est fabriqué la sauce soja. Les gens sont intéressés au-delà des recettes de savoir comment sont faits les ingrédients, ce qu’il y a dedans où est-ce qu’on les trouve…etc. Pleins de petits aspects de la vie quotidienne japonaise aussi: savoir où on fait ses courses, quelles sont les fêtes autour de la gastronomie…etc. Quand on est au Japon, cela peut paraitre presque évident, mais pour les lecteurs le Japon ça fait rêver, c’est tellement différent. Tous les aspects de la culture sont éloignés de ce que l’on a chez nous. C’est bien d’avoir aussi une approche plus complète et d’apprendre quelque choses sur la culture japonaise aux lecteurs.

OJ: Concernant vos livres, certains ont déjà été traduits…
LK: C’est vrai, en Allemagne, en Espagne, en Italie…. J’ai même eu un livre traduit à Taïwan.
OJ: Pour revenir à vos activités, vous publiez des livres, vous donnez des cours de cuisine, est-il prévu que vous ayez d’autres activités ou projets ?
LK: J’habite dans un petit village de la Drôme, pas très loin de Valence et il y a un an et demi, j’ai repris l’épicerie du village avec une amie. Mais cela me prend beaucoup de temps. On a quatre salariés. En même temps cela a quand même un lien avec mes autres activités, j’ai créé un petit rayon japonais. j’habite un village de 500 habitants et les gens qui viennent dans l’épicerie sont toujours étonnés de voir autant d’ingrédients japonais. Moi cela me permet de faire découvrir des ingrédients japonais et de faire un lien avec mes livres. J’avais envie de réaliser quelque chose localement dans mon village, afin de créer du lien et cette activité est complémentaire à celle de l’écriture.
Avec ce projet de création d’entreprise, je n’ai pas le temps de faire autre chose et j’ai aussi envie de me laisser le temps pour voyager. J’ai aussi d’autres livres en projet dont un qui doit sortir en juin prochain sur la culture japonaise.
OJ: Pour revenir à la cuisine, si vous deviez conseiller une recette à faire à quelqu’un qui aime le Japon mais qui n’a jamais cuisiné japonais ?
LK: Je pense que ce serait autour du riz. Faire un riz à la japonaise et de le garnir en faisant une sorte de donburi. C’est un bol de riz avec une garniture posée par dessus. Cela peut être soit des légumes, soit de la viande ou un mélange des deux sautés au wok avec du gingembre rapé, un peu de sauce soja et de l’huile de sésame. On a déjà une première approche du Japon avec un plat ultra simple et assez peu d’ingrédients nouveaux. C’est une recette vraiment à la portée de tout le monde.
OJ: Comment voyez-vous l’engouement toujours aussi important pour la cuisine japonaise avec la multiplication des restaurants et les annonces du gouvernement japonais de faire la promotion de la cuisine japonaise à travers le monde ?
LK: Ce que je vois, c’est qu’il y a de plus en plus de personnes intéressées à travers la lecture, les mangas. Il y a beaucoup de jeunes qui se mettent très tôt à la cuisine japonaise. Dans mes cours de cuisine, j’ai des enfants de 11 ou 12 ans et qui connaissent tellement de choses déjà. Je pense que c’est grâce aux mangas. C’est assez impressionnant. C’est vraiment super d’avoir une attirance pour une culture et ça passe aussi par sa cuisine. Cela peut ouvrir sur autre chose que les sushis. Là les nouilles seraient la deuxième phase et après ce sera peut être plus la cuisine familiale du quotidien qui est encore à découvrir. Par exemple, j’ai fait un livre sur la pâtisserie japonaise et c’était une suggestion de mon éditeur. J’ai toujours pensé que les Français n’étaient pas prêts pour la pâtisserie japonaise. Je me rappelle quand j’habitais à Paris et qu’il y avait juste Toraya, une pâtisserie très traditionnelle. Je ramenais des petits gâteaux qui coûtaient une fortune à des amis. Ils trouvaient ça joli mais n’appréciaient pas vraiment le goût ni la texture. Ce livre sur la pâtisserie a vraiment très bien marché, finalement. . En parallèle, il y a eu aussi les film « les Délices de Tokyo », l’ouverture d’autres pâtisseries à Paris. Maintenant les Français sont prêts à découvrir tous les aspects de la cuisine japonaise.
Nous tenons à nouveau à remercier à Laure Kié pour cet échange riche autour de la culture japonaise et de son parcours. Si vous souhaitez en savoir plus sur Laure Kié.
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Crédits photos: Cyril Castaing.