Tetsuya Gotani est un artiste japonais vivant à Clermont-Ferrand. C’est un créateur d’origami internationalement reconnu, ses diagrammes ont été publiés dans de nombreux livres partout dans le monde notamment au Japon. Il est mis à l’honneur par le Muséum d’Histoires Naturelles de Toulouse du 22 octobre au 3 novembre 2019 à l’occasion d’une exposition. Nous l’avons rencontré entre deux ateliers d’initiation afin d’en savoir un peu plus sur son parcours mais aussi sur le monde de l’origami.
Occitanie Japon : Pour commencer, est-ce que vous pourriez vous présenter ?
Tetsuya Gotani : Je suis Tetsuya Gotani, je suis japonais. Je suis venu à Toulouse avec ma femme Maiko Gotani. Je fais une exposition actuellement au Muséum, j’ai fait une démonstration et des ateliers d’origami hier et aujourd’hui au musée. Je suis venu en France pour apprendre la musique. C’était pour apprendre l’accordéon. J’ai commencé à en jouer au Japon et mon professeur m’a conseillé de venir en France pour apprendre car c’est le meilleur pays pour apprendre. En même temps, j’ai fait aussi de l’origami. Je fais beaucoup d’expositions, d’ateliers et de conférences. Je viens de sortir mon premier livre d’origami.
OJ : Vous continuez de pratiquer la musique en même temps que l’origami ?
TG : Oui, je fais des bals musette, du folklore auvergnat en plus de mon activité d’origamiste.
OJ : Comment êtes-vous arrivés à faire de l’origami ?
TG : J’ai commencé très petit je pense car je ne me souviens plus quand j’ai commencé. Comme la plupart des enfants japonais, j’ai commencé avec ma grand-mère, des amis et puis presque tous les enfants arrêtent de plier du papier, mais moi j’ai continué un peu. Au bout d’un moment, j’ai commencé des créations. Grâce à cela, c’est devenu mon métier.
OJ : Quels sont les modèles que vous avez créé ?
TG : J’adore les dinosaures et les animaux. Je fais des oiseaux, des poissons…etc.
OJ : Comment fait-on pour créer de nouveaux modèles d’origami ?
TG : C’est une bonne question. Si vous voulez savoir cela, il faut acheter mon livre (rires). Mon livre qui s’appelle « Origamix, theory & challenges » est un livre assez original qui explique les méthodes de création. C’est très rare des livres comme ceux-la. J’explique ma méthode mais également comment j’ai créé mes modèles. Si vous voulez pliez la cigogne que j’ai créé, vous verrez comment je l’ai créé et après vous pourrez réaliser le pliage.
OJ :Vous êtes actuellement à Toulouse pour une exposition , des ateliers…etc. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
TG : J’ai fait aussi une démonstration en live diffusée sur Facebook. C’était amusant. Je ne fais pas cela trop souvent. J’ai été impressionné par la patience des gens durant tout le pliage. J’aurais pensé que c’était trop long ou que les gens allaient s’ennuyer à me regarder plier mais les gens étaient contents. J’invite les visiteurs du musée à rechercher mes créations que j’ai caché un peu partout dans le musée comme une partie de cache-cache.
OJ : Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui n’a jamais fait d’origami et qui souhaiterait débuter ?
TG :Il vaut mieux commencer par des petits livres avec des modèles traditionnels. Comme cela vous pouvez apprendre toutes les bases et les techniques importantes. Après vous pouvez essayer des modèles plus compliqués.
OJ : En France, on compte quelques origamistes assez réputés dans le monde de l’origami comme Nicolas Terry…
TG : Je vais voir Nicolas Terry ce week-end à Lyon à l’occasion d’une grande convention internationale d’origami. J’y vais tous les ans. Nicolas est un très bon créateur, mais il est aussi éditeur de livres d’origami. Mon livre est édité par Nicolas Terry. Malheureusement, il y avait un grand créateur Eric Joisel mais il est décédé en 2010. Heureusement, j’ai pu le rencontrer à Lyon. C’était un très grand créateur qui a eu beaucoup d’influences sur de jeunes créateurs actuels.
OJ : Quels sont les origamistes qui vous impressionnent ?
TG :Il y a des grands maitres et chacun a son style. Pour moi il y en a trois très importants qui sont japonais : Jun Maekawa, Toshiyuki Meguro et Fumiyaki Kawahata. Pour moi ce sont les pionniers de la méthode actuelle.
OJ : Est-ce qu’il y a eu des modèles sur lesquels vous avez eu des difficultés ou que vous êtes en train de créer ?
TG : La création est toujours quelque chose de difficile pour moi. Récemment, j’ai créé un dragon pour une convention où j’étais invité en Espagne que j’ai nommé « Dragon de Séville » parce que la convention se déroulait à Séville. La semaine dernière, j’ai créé un lièvre. Je suis très content du résultat. Je suis étonné que ce soit venu rapidement pour les créer.
Entretien réalisé à Toulouse le 23 octobre 2019. Nous tenons à remercier Maiko et Tetsuya Gotani de nous avoir accordé cet échange. Nous remercions également le Muséum de nous avoir permis de réaliser cette rencontre. Retrouvez toutes les informations sur l’exposition au Muséum.