Lecture japonisante – Le Banquet, la nouvelle collection sur la gastronomie japonaise aux éditions Picquier dirigée par Ryôko Sekiguchi

On ne présente plus les Editions Picquier, éditeur spécialisé sur l’Asie depuis 1986, dont chaque sortie de livres est toujours attendu avec impatience par tous les amateurs du Japon ou bien de la Chine notamment. Récemment, la maison d’édition a lancé la collection « Le Banquet » .


La collection 
Le Banquet réunit des œuvres japonaises inédites où la nourriture occupe une place centrale, celle du plat de résistance.

Car la cuisine n’est pas un sujet mineur de la création littéraire et ce serait une erreur de restreindre son territoire à un périmètre bien délimité : femmes, famille, partage, bonheur…

La nourriture est tout à fait pertinente pour parler du désespoir, des inégalités, de l’injustice ou d’un monde futur, elle est même indispensable.

Aujourd’hui plus que jamais, avec une nouvelle conscience envers le vivant, nous souhaitons créer une autre relation avec ce qui nous entoure et ce qui nous nourrit. Tisser des histoires de nourriture, c’est parler de notre façon d’être au monde.

Il est temps de se retrouver autour de la grande table fédératrice de la littérature pour goûter au repas de la vie. Le Banquet fera naître en vous un savoureux espoir.

Ryôko Sekiguchi

Et voici la liste des titres déjà parus que vous pouvez retrouver dans toutes les bonnes librairies :

– L’Ode au chou sauté (INOUE Areno)

– Je mange bien, ne t’en fais pas (KAKUTA Mitsuyo, INOUE Areno, MORI Eto, EKUNI Kaor)

– Les Herbes sauvages (NAKAHIGASHI Hisao)

– Les Carnets de table d’un amateur de cuisine japonaise (ARASHIYAMA Kôzaburô)

Littérature japonaise – notre sélection de la rentrée littéraire

Qui dit mois de septembre, dit rentrée littéraire. Nous avons fait une sélection de livres issus de la littérature japonaise mais également d’histoires se déroulant au Japon afin de vous apporter un regard différent sur le pays du Soleil-Levant.

Il est toujours intéressant de lire des auteurs japonais ou d’auteurs étrangers vivant ou ayant vécu au Japon quand on s’intéresse à la culture japonaise. Cela permet d’en apprendre un peu plus sur différents aspects de la vie quotidienne, sur le pays et ses mentalités bien au-delà des clichés habituels que l’on peut trouver ici ou là.

Dans l’œil du démon de TANIZAKI Jun’ichirô (Sortie début octobre 2019)

Un écrivain reçoit un matin l’appel d’un ami, riche oisif animé d’une passion coupable pour le cinéma et les romans policiers, qui lui propose de venir assister à un meurtre.
Nous voilà entraînés avec lui dans le labyrinthe des bas-fonds de Tokyo et, furtivement glissés dans l’intervalle entre deux masures, l’œil collé au nœud évidé d’un volet, découvrant en voyeurs… Mais devons-nous croire ce que voient nos yeux ?

Notre avis : Un polar presque intemporel avec un bon rythme, une construction méthodique qu’on en oublierait presque qu’il a été écrit il y a plus d’un siècle. Un incontournable à découvrir rapidement.

Indication de l’éditeur : Jeux de miroirs et d’apparences trompeuses, messages secrets à déchiffrer et, au cœur de l’énigme, la beauté indéchiffrable d’une femme dont l’amour peut s’avérer fatal. Dans ce roman inédit où plane l’ombre d’Edgar Allan Poe, Tanizaki compose un brillant théâtre des illusions qui joue avec nos nerfs et jongle avec l’étrange.

Les leçons du Japon : un pays très incorrect de Jean-Marie Bouissou

Le Japon vit depuis trente ans une crise économique et sociale multiforme. Sa dette publique est la plus élevée du monde. Les revenus stagnent, le taux de pauvreté est le double du nôtre, sa population diminue et vieillit massivement, sa jeunesse paraît démoralisée…
Pourtant, le Japon se tient et se supporte fort bien lui-même. Il est dur et brutal sous certains aspects, mais le chômage y est inconnu, la délinquance négligeable et les services d’une qualité inimaginable. Ce qui divise les Français, à commencer par les religions et les médias, y conforte au contraire la cohésion nationale. Sportifs et célébrités en tous genres se doivent d’être exemplaires, sous peine d’être durement sanctionnés par l’opinion. Du haut en bas de la société, on s’excuse, souvent pour très peu et parfois pour beaucoup, et ce rituel qui, vu de chez nous, semble n’être que du théâtre a une réelle efficacité sur le moral de la communauté.

Notre avis : Un état des lieux du Japon actuel avec des éclairages pour mieux comprendre le fonctionnement de la société japonaise à travers des anecdotes vécues par l’auteur, parfois mis en parallèle avec la France. Un livre sans concessions, totalement politiquement incorrect pour un Japonais, mais nécessaire pour mieux appréhender ce pays dont tout le monde parle mais qui reste encore très peu connu finalement.

Treize marches de Kazuaki TAKANO

Ryô Kihara, trente-deux ans, est condamné à la peine capitale. Il a déjà passé sept ans dans le couloir de la mort sans connaître la date de son exécution, comme le veut la loi japonaise. Bien qu’amnésique au moment du procès, il a reconnu sa culpabilité. Un matin, il entend les gardes venir chercher son voisin de cellule pour l’exécuter. Traumatisé par les hurlements, Kihara a soudain des flashes, comme si son amnésie se dissipait : il se revoit en train de gravir un escalier, dix ans plus tôt. Il décide d’écrire à son avocat. Jun’ichi Mikami, vingt-sept ans, a été incarcéré deux ans pour homicide involontaire. Remis en liberté conditionnelle, il croise celui qui était son gardien de prison, Shôji Nangô, qui s’occupe aussi de la réinsertion des anciens détenus. Ce dernier lui propose de l’aider à prouver l’innocence d’un certain Ryô Kihara. Voyant un moyen de se racheter aux yeux de la société, Jun’ichi accepte…

Notre avis : Le livre a obtenu le prestigieux prix Edogawa Ranpo et a connu un grand succès au Japon. Un livre magistral au cœur du système carcéral japonais et autour de la peine de mort au Japon. Un incontournable.

 

Tokyo Express de Seicho MATSUMOTO.

Les cadavres d’un obscur fonctionnaire et d’une serveuse de restaurant de Tokyo sont découverts sur une plage de l’île de Kyushu. Conclusion : double suicide amoureux par empoisonnement au cyanure. Mais deux détails attirent l’attention des enquêteurs. L’homme est resté seul six jours dans un hôtel et un seul ticket de la voiture-restaurant du train est retrouvé dans sa poche. Le couple n’a donc pas voyagé ensemble. Lorsqu’il apprend que le mort travaillait dans un ministère où une affaire de corruption est sur le point d’éclater, l’inspecteur Mihara estime qu’il y a eu crime. Pour détruire l’alibi d’un suspect, il se met à étudier minutieusement les horaires de chemins de fer…

Notre avis : Un classique du polar japonais vendu à des millions d’exemplaires depuis sa sortie dans les années 50. A lire pour s’offrir un petit voyage en train au Japon dans les années 50.

 

La valse sans fin de  Mayumi INABA

C’est l’histoire d’un amour fou entre deux âmes perdues. Imaginez Kurt Cobain et Courtney Love dans le Japon des années pop. Ils ont vingt-quatre ans, s’aiment d’un amour d’écorchés vifs, ils se droguent pour endormir le malaise de vivre et rêvent d’une musique absolue, libre, qui pourrait d’un seul son détruire l’ordre du monde. Abe Kaoru est saxophoniste de free jazz, Suzuki Izumi est écrivain. De 1973 à 1978, jusqu’à ce que dans un dernier excès Kaoru meure d’une overdose, ils vivent un amour éperdu qui défie les codes et se mesure à la violence.

Littérature – La boîte noire de ITO Shiori

On continue notre point littérature japonaise avec   »  La boîte noire « de ITO Shiori. Un récit bouleversant presque irréel  dans un Japon que l’on découvre  ultra conservateur en matière de crimes, où les victimes peinent à faire valoir leurs droits et n’ont finalement que peu de considérations de la part des autorités.

Dans la tendance du mouvement #metoo, l’auteure ITO Shiori relate l’agression sexuelle dont elle a été victime et le chemin de croix qu’elle a traversé pour faire accuser son agresseur. Une affaire récente qui a fait beaucoup de bruits au Japon et dans le monde du fait que son agresseur soit une personnalité proche de Shinzo ABE, le Premier ministre japonais.  Le livre sort le 4 avril en France aux Editions Picquier.

Synopsis:

Au Japon, porter plainte pour viol est synonyme pour les femmes de véritable suicide social. Une femme a pourtant pris le risque de parler à visage découvert.
En 2015, Ito Shiori a 26 ans, elle est journaliste. Un soir, elle rejoint N. Yamaguchi – directeur dans une grande chaîne de télévision et proche du Premier ministre – au restaurant pour parler affaires. Quelques heures plus tard, elle reprend conscience dans une chambre d’hôtel, en train de se faire violer.
Confrontée à la mauvaise volonté des pouvoirs publics et au silence des médias, Shiori mènera seule l’enquête sur sa propre affaire. A ce jour, elle n’a toujours pas obtenu justice.
Le livre que vous avez entre les mains est son histoire, sa voix, et surtout son combat pour faire changer le regard que porte la société japonaise sur les victimes d’agressions sexuelles.

Pourquoi faut-il lire ce récit ?

Au-delà de l’histoire dramatique, c’est une véritable immersion au sein de la police et du système judiciaire japonais qui est proposée au lecteur. A cela s’ajoute les contraintes sociales qui n’arrangent pas les affaires de l’auteure. Un récit poignant qui vous permettra de découvrir une autre facette méconnue de la société japonaise en matière de justice et du droit des victimes souvent bafoué.

 

Les sorties littéraires japonaises de janvier 2019 aux éditions Picquier

Aujourd’hui, nous vous proposons un article sur les sorties littéraires japonaises de ce début d’année aux éditions Picquier.

Picquier est spécialisé dans la publication de livres d’Extrême-Orient, aussi bien des traductions des œuvres des principaux écrivains de ces pays  que des essais, des livres d’art, des reportages…etc. Le but est  faire découvrir les cultures orientales aux lecteurs français. Ainsi, le catalogue est consacré à la Chine, au Japon et à l’Inde et s’ouvre progressivement à l’Asie du Sud-Est.

Contre la pauvreté au Japon de YUASA Makoto

contre la pauvreté au japon - makoto yuasa

La pauvreté hante désormais un des pays les plus riches du monde. Cet essai explique ce qu’est la pauvreté de tous les jours au Japon, les différents mécanismes d’exclusion et les causes de son augmentation, à travers de multiples exemples de vies quotidiennes. Il présente les solutions existantes et possibles, imagine une société de nouveau solidaire et réinventée par des travailleurs précaires ou des sans-abri décidés à s’organiser. Un regard inédit sur la société japonaise. Et la nôtre.

A propos de l’auteur:

Yuasa Makoto est docteur en sciences politiques. Il joue au Japon le rôle de lanceur d’alerte depuis les années 2000. Véritable icône de la lutte contre la pauvreté, il partage son temps entre l’enseignement universitaire et ses activités militantes dans tout le Japon.

Comment apprendre à s’aimer de MOTOYA Yukiko

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La personne avec laquelle nous partagerons réellement l’envie d’être ensemble, du fond du cœur, existe forcément. Je crois que nous devons continuer à chercher, sans nous décourager.
Au fil de ses apprentissages, de ses déceptions et de ses joies, Linde – femme imparfaite, on voudrait dire normale –découvre le fossé qui nous sépare irrémédiablement d’autrui et se heurte aux illusions d’un amour idéal.
Autant de moments qui invitent le lecteur à repenser l’ordinaire, et le guident sur le chemin d’une vie plus légère, à travers les formes et les gestes du bonheur : faire griller du lard, respirer l’odeur du thé fumé ou porter un gilet à grosses mailles. Car le bonheur peut s’apprendre et « pour quelqu’un qui avait raté sa vie, il lui semblait qu’elle ne s’en sortait pas trop mal. »

A propos de l’auteur:

Née en 1979, Motoya Yukiko met en scène et écrit pour le théâtre. Sa pièce Sônan (Naufrage), jouée en 2006, fait d’elle la plus jeune lauréate du prix Tsuruya Nanboku. Elle a reçu de nombreux prix au Japon : le prix Noma des jeunes auteurs, le prix Kenzaburô Ôe et le prix Mishima pour Comment apprendre à s’aimer.
A découvrir aux éditions Picquier : Mariage contre nature, 2017.

Bonne lecture et n’hésitez pas à commenter et nous faire part de vos coups de cœur littéraires japonais !