Le tribunal d’Hiroshima avait enfin reconnu des victimes de la « pluie noire » le 29 juillet 2020, mais le gouvernement central et les gouvernements locaux d’Hiroshima viennent de faire appel de cette décision. Ce jugement avait permis à des victimes de la fameuse « pluie noire » d’obtenir enfin une reconnaissance de leur statut de victime de la bombe alors qu’elle ne se trouvait pas dans le périmètre désigné par les autorités japonaises pour être reconnu comme tel.
Cette décision allant à l’encontre des décisions successives de la Cour Suprême, le gouvernement japonais a souhaité faire appel a indiqué Shinzo Abe, le Premier Ministre. Le gouverment japonais ajoutant par le biais de son ministre de la Santé que la question se posait sur l’apport suffisant de preuves scientifiques pour motiver la décision du tribunal d’Hiroshima.
L’appel conjoint du gouvernement japonais et de la Préfecture d’Hiroshima a suscité l’incompréhension et l’inquiétude des victimes. D’autant que beaucoup sont âgées, malades et ne savent pas quand sera rejuger le procès.
Pour les victimes et leurs représentants, il ne fait aucun doute que leur état de santé a été dégradé suite à l’explosion de la bombe atomique en 1945 et accuse les gouvernements de faire appel uniquement pour des raisons politiques.
La Préfecture et la mairie d’Hiroshima ne souhaitaient pas faire appel, mais finalement se sont joints à la demande d’appel du gouvernement japonais après que le gouvernement leur ait indiqué qu’il étudierait la possibilité de revoir la zone d’éligibilité pour les victimes de la bombe.
La zone d’éligibilité avait été déterminée en 1976 sur une la base d’une étude météorologique de 1945 et concernait les personnes vivant dans une zone de 19km de long sur 11km de large au Nord-Ouest de l’épicentre à proximité du Dôme. Pour le gouvernement japon seules les personnes vivant dans ce périmètre ont la capacité d’être reconnues comme étant victime de la bombe. Les personnes ne vivant pas dans ce périmètre sont considérées par le gouvernement comme n’étant pas impacté significativement et ne peuvent prétendre au statut de victime.
Dans sa décision du 29 juillet, le tribunal d’Hiroshima a reconnu que les règles d’éligibilité étaient irrationnelles car elles se basaient seulement sur l’endroit où se trouvaient les personnes au 6 août 1945 et sur la durée durant laquelle la pluie est tombée sur cette zone.