Cuisine japonaise – Interview de Laure Kié pour la sortie de son dernier livre « Japon gourmand » – 1ère partie

Laure Kié, grande prêtresse de la cuisine japonaise en France, publie régulièrement des livres  sur cette thématique depuis maintenant 10 ans.  A l’occasion de la sortie de son nouveau livre en novembre dernier  baptisé « Japon Gourmand » publié chez éditions Mango, nous avons souhaité échanger avec elle sur son parcours et sur cette décennie écoulée. Nous tenons à la remercier pour cet échange accordé malgré un emploi du temps très chargé.

Occitanie Japon : Bonjour, pour faire un peu plus connaissance avec vous, comment vous considérez-vous ? Auteure ? Cuisinière ? Voyageuse ? Un ensemble de tout cela ?

Laure Kié: Je ne me considère pas comme cuisinière. Ce que je transmet en tant qu’auteure et pour écrire les livres de cuisine, c’est plus une ouverture sur la culture japonaise, sur une cuisine très familiale. Je n’ai pas fait de formation de cuisine, je ne suis pas cuisinière à la base. Ce que je transmet à travers mes cours de cuisine c’est plus des découvertes de saveurs, des choses qui tournent autour de la culture japonaise. Il n’y a pas vraiment de techniques. Je transmet mon quotidien, ce que je fais à la maison. Mon premier livre que j’ai sorti c’était un mélange de saveurs japonaises et méditerranéennes parce que mon mari est marseillais. C’est finalement des recettes que l’on faisait quotidiennement à la maison que nous avons partagé dans le livre.

OJ: Qu’est-ce qui vous a donné envie de partager ces recettes ?

LK: Il y a 10 ans il n’y avait pas tellement de livres de cuisine japonaise en France. Il y en avait quelques uns mais qui étaient traduits souvent de l’anglais.  Je trouvais que ce n’était pas très adaptés aux Français et surtout aux ingrédients que l’on pouvait trouver. J’aime beaucoup la cuisine authentique évidemment, mais j’essaie de faire en sorte que les gens puissent avoir des substituts et ne pas s’empêcher de faire une recette parce qu’ils ne trouvent pas tel ou tel ingrédient. Le fait d’habiter en France et d’avoir les mêmes problématiques d’aller faire ses courses pour trouver des ingrédients japonais, ça permet aussi de proposer des alternatives qui je trouve sont très importantes.

OJ: Il est vrai que certains produits ne sont disponibles qu’au Japon ou la qualité peut différer…

LK: Exactement. Je ne voulais pas mettre de barrières. Je m’étais dit qu’il manquait quelque chose pour être plus à l’aise en cuisine japonaise. En plus les rares livres qu’il y avait étaient souvent sur les sushis. J’avais envie de faire découvrir autre chose. Il n’y a pas que ça dans la cuisine japonaise et le reste était encore méconnu. Aujourd’hui on parle beaucoup de nouilles, de ramen. Il y a un vrai engouement pour les nouilles, ce qui n’était pas le cas à l’époque. J’avais envie aussi d’élargir les propositions sur d’autres plats emblématiques de la cuisine japonaise.

OJ: Concernant l’écriture de vos livres, comment cela se passe ? Avez-vous une méthode ? Lors de l’écriture, vous savez exactement ce que vous souhaitez faire ou les idées viennent au fur et à mesure de l’écriture ?

LK: Quand j’ai commencé, je me suis dit « je vais faire un livre sur la cuisine japonaise et que ça allait se termine là dessus ». Finalement, il y a une vraie demande des Français pour découvrir des tas de chose sur la cuisine japonaise. Au début, j’ai une idée en tête et je la propose à mon éditeur. Ou quelques fois c’est lui qui va me faire des commandes par rapport à des demandes qu’il peut avoir. Une fois que le thème est choisi, je me plonge complètement dedans. Souvent j’en profite pour faire un voyage au Japon pour m’imprégner du sujet et de voir tout ce que je peux faire autour de ça. L’écriture se fait beaucoup en testant. Je teste les recettes, je les peaufine. J’essaie de trouver, quand il n’y a pas tous les ingrédients, de tourner un peu autour pour trouver des alternatives. Je travaille aussi avec le même photographe depuis le début. Avec Patrice, on programme le shooting. Là encore, il faut « recuisiner » tout pour tout photographier. C’est un peu tout ça les étapes d’écriture.

OJ: Le fait d’avoir écrit des livres a-t-il changé votre manière d’appréhender la cuisine et vos recettes ?

LK: Bien sur ! Je pense que je me suis bien améliorée entre le début et maintenant. Comme sur chaque livre j’approfondis vraiment le sujet, j’apprends énormément de chose. Quand on fait un livre sur les nouilles par exemple j’ai tendance comme tout le monde à faire les mêmes recettes. Mais le fait de décliner dans pleins de recettes différents les sobas par exemple ou des ramens, on apprend beaucoup de choses. Quand j’habitais au Japon ou que j’y allais en voyage, j’allais toujours  manger les ramens dans des restaurants. Ces plats typiques ne se cuisinent pas  chez soi en général, à part les nouilles instantanées. Le fait de devoir tout reprendre à la base, c’est vraiment intéressant, c’est finalement assez simple et on retrouve les mêmes goûts. Chaque livre est un apprentissage. Écrire des livres me permet de garder un lien avec le Japon parce que ma mère est japonaise et mon père est français. Le fait de rester sur cette culture japonaise est vraiment important pour moi et le fait de la transmettre en France c’est un grand plaisir.

Fin de la première partie de l’interview. Retrouvez la suite de l’interview.

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