La journaliste Shiori Ito dont nous vous avions parlé lors de la sortie de son livre « La boite noire » et malheureusement symbole du mouvement #MeToo au Japon vient d’obtenir une nouvelle victoire dans sa quête de justice suite au viol qu’elle avait subi. Un tribunal japonais vient de condamner son agresseur à lui payer une somme de 3,3 millions de yens soit (27 000€ environs) pour dommages et intérêts. Elle avait déposé plainte suite à l’abandon des poursuites par un procureur pour absence de preuves suffisantes. Il n’y aura pas eu de procès pénal, mais elle aura gagné auprès d’un tribunal civil.
Lors du procès devant le tribunal de Tokyo, elle avait réclamé 11 millions de yens à Noriyuki Yamaguchi, grand reporter et proche du Premier Ministre Shinzo Abe, qu’elle accuse de l’avoir violé en 2015. Ce dernier a toujours nié le viol et l’avait attaqué en justice en demandant 130 millions de yens de dommages et intérêts.
L’affaire avait fait grand bruit au Japon et partout dans le monde. Au Japon, les cas de viol sont rarement dénoncés à la justice pour plusieurs raisons notamment la peur de la honte pour les victimes mais également la difficulté de porter plainte et les faibles condamnations des agresseurs. Actuellement au Japon seulement 4% des viols subis feraient l’objet d’un dépôt de plainte.
Shiori Ito avait raconté son calvaire dans un livre intitulé « La boîte noire » et comment son agresseur avait pu échappé à la justice grâce à des appuis au sein du gouvernement japonais.
Après des années de bataille même si l’indemnité obtenue peut paraître dérisoire, cela reste quand même une victoire pour Shiori Ito. La médiatisation de l’affaire aura permis d’obtenir quelques avancées et de libérer, un peu, la parole au Japon sur les questions d’agressions sexuelles.