« Une pop élégante aux accents de soleil levant », voici comment se définit le groupe Fanel. Nous avons souhaité rencontrer le groupe qui est Toulousain d’origine et qui sort en novembre son premier album. Le groupe avait sorti un premier EP en 2014 avec la collaboration de Nina Goern des Cats on Trees, puis un second EP en 2016. Nous avons souhaité vous faire découvrir le groupe à travers Béra, la créatrice du groupe.
Occitanie Japon : Bonjour, est-ce que tu peux te présenter et nous parler du groupe ?
Fanel : Je m’appelle Béra et pas Fanel comme on pourrait le penser. C’est une erreur légitime puisque Fanel c’est un projet que j’ai lancé et c’est plus ou moins mon nom d’artiste. C’est un projet lié à moi et à ma personnalité, à mes influences, à ce que j’aime : la musique, le Japon,…etc. que j’ai lancé en 2014. J’ai commencé à composer quelques titres et puis je suis assez vite monter sur scène, en duo tout d’abord avec la pianiste des « Cats on trees » avec qui j’avais un projet avant. Rapidement, elle n’a plus été disponible donc j’ai changé de line-up. J’ai continué en duo avec quelqu’un d’autre, puis nous sommes devenus un trio. Maintenant, sur la formation actuelle, nous sommes quatre. J’ai rentré deux nouvelles personnes dans l’équipe, un percussionniste et une nouvelle personne au clavier machine et chœur. Très vite, j’ai commencé à composer des titres, je suis fan de la culture japonaise depuis toute petite, je suis tombé dans les mangas, génération trentenaire / Club Dorothée évidemment. On a eu la chance d’avoir des mangas en guise de dessins animés le matin et j’ai tout de suite accrocher à l’esthétique, aux histoires, à la narration, à ce qu’ils mangent qui n’est pas comme nous…tout de suite, j’ai été émerveillée puis j’ai creusé un peu tout ça à l’adolescence. J’ai creusé vers les mangas, puis vers les instruments traditionnels, la musique. Je suis fan de percussions. J’ai découvert le shamisen aussi, le sanshin qui est un instrument d’Okinawa. Je connaissais vaguement Okinawa, tout en sachant que c’était une culture un peu différente.
Occitanie Japon : Tu nous parlais de tes influences japonaises dans tes créations…
Fanel :Je suis beaucoup influencé par les musique traditionnelles. Quand j’ai commencé à composer, je suis aussi fan de pop, naturellement, j’ai voulu intégrer ces deux aspects là que j’aime dans un seul projet et j’ai composé des titres qui sont de la pop world teintés de Japon et de culture asiatique en général. Je suis aussi fan de musique indonésienne, de percu également. Je me suis beaucoup intéressé à l’Asie. J’ai aussi un instrument traditionnel indien ce n’est pas que le Japon, mais essentiellement le Japon teinté d’Asie, ethnique en rapport à la danse, au corps, au spirituel, même si je ne mets rien de religieux dans ce que j’écris. Mais il y a une certaine spiritualité, une prise de conscience, une réflexion, beaucoup de choses comme cela aussi. J’ai retrouvé cela aussi chez les Japonais, cette spiritualité, ce rapport à la nature, même s’ils sont aussi déconnectés pour d’autres raisons. C’est ce qui rend le Japon aussi surprenant pour nous parce qu’ils ont cette double facette que nous n’avons pas. C’est une culture très intéressante et enrichissante pour moi dans mon écriture. C’est tous ces éléments qui ont donné Fanel et assez vite j’ai commencé à écrire en japonais. Je prenais des cours de japonais à l’époque et j’ai fait traduire des textes par mes professeurs ou mes amis japonais. J’adore cette langue et je trouve qu’elle sonne de façon très intéressante. C’est très différents de nos langues latines ou germaniques. Le rythme est hyper intéressant. Les sons et les rythmes sont différents, cela amène un univers et une façon de chanter qui est différente…
Occitanie Japon : Tu t’intéresses à la culture japonais, tu chantes en japonais et tu as été également faire des concerts au Japon…
Fanel : Oui ! J’ai eu la chance d’aller plusieurs fois au Japon. La première fois c’était juste pour des vacances. La deuxième fois c’était pour rencontrer des artistes, des partenaires en prévision d’un projet d’échanges culturels avec des artistes japonaises. Je suis allé en novembre dernier pour rencontrer ces personnes là et suite à ça, je suis revenu en avril avec mon groupe pour faire un échange créatif. On a passé plusieurs jours à créer, répéter, à réarranger des titres traditionnelles à Okinawa avec une joueuse de sanshin et une joueuse de taiko. On a fait deux concerts avec elles aussi. Ensuite on est parti avec le reste du groupe faire des dates à Kyoto et Tokyo. C’était un excellent souvenir. Cela a renforcé mes liens avec le Japon. On va y retourner c’est sûr.
Occitanie Japon : Tu as fait des concerts en France et au Japon, est-ce que tu as pu voir des différences dans la façon de travailler, d’appréhender la musique…? Peux-tu nous en parler un petit peu ?
Fanel : D’un point de vue artistique, créatif, en tout cas avec les artistes avec lesquels j’ai pu travaillé qui viennent plutôt de la musique traditionnelle, je les distingues des musiciens de musique actuelle, ils sont hyper connectés à la nature, il y avait énormément de spiritualité dans leur façon d’écrire ou dans leur musique. Nous on a une manière plus académique d’appréhender cela: il y a un couplet, il y a un refrain, là c’est en 4 – 4, là en 3-4…c’est très écrit et cadré. A Okinawa, c’est plus de la musique pour rassembler, pour s’exprimer, pour fêter, c’est souvent lié à des gens, soit à un moment de la vie…ils sont très attachés à leur territoire. Quand ils écrivent de la musique, ils sont très imprégnés de tout cela. C’est très intéressant. Je trouve que l’on devrait être un peu plus comme cela, je suis un peu entre les deux . J’essaie d’apporter un peu ce que je suis, d’échanger avec le public. C’est pour cela que je fais de la musique. Je me suis retrouvé un peu plus dans leur manière d’aborder la musique. Pour la partie organisationnelle, je trouve les gens hyper accueillants, ils se mettent en quatre pour faire en sorte que tout se passe bien, ils sont très cools, très à l’écoute. Le public est très en soutien, s’ils sont fans, ils sont à fond. Une femme m’a offert une fois des boucles d’oreilles faites main parce qu’elle avait bien aimé ma musique, c’est incroyable. C’est des choses que l’on ne retrouve pas ici. On perd quelques fois la magie parfois. C’est un des points positifs qu’ont les Japonais.
Occitanie Japon : Lors de ce voyage au Japon, on a pu voir que tu as pu travaillé sur place sur l’album, sur un clip…et sur des prochains concerts aussi…
Fanel :Quand je suis parti pour la première fois toute seule, j’ai embarqué avec moi une vidéaste. Je me suis dit « on va au Japon, on va essayer de prendre quelques images en vue de la sortie de l’album en novembre ». Il nous fallait du matériel de promotion, nous avons des clips et singles qui sortent. J’avais envie que le premier titre qui sort de l’album soit en japonais pour marquer clairement le coté japonais, depuis le début du projet c’est de la pop teinté de Japon, mais plus ça va, plus le côté Japon s’affirme et je l’assume à fond. La moitié de l’album est en japonais, l’autre en anglais. Ce single « Men » qui veut dire le masque en japonais parle des masques que l’on met au quotidien à travers les réseaux sociaux, les téléphones, …etc. qui nous empêchent d’être nous-même et d’être connectés aux autres, c’est une problématique qui existe au Japon. Je trouvais intéressant de montrer ces images de gens qui perdent la connexion à l’humain, l’humain qui est au centre de l’album qui s’appelle « Human ». Toute la thématique de cet album est autour de l’être humain, de ce qui fait de nous des humains…chaque titre parle de tout cela. On a sorti le premier clip et le premier single au mois de juin, on a un autre clip et single qui sortira en octobre qui s’appelle « Stop breathing » qui est un titre en anglais pour avoir la deuxième facette de Fanel.
Occitanie Japon : Tu organises une soirée au Connexion live le 9 octobre prochain à Toulouse…
Fanel : Exactement. Nous allons fêter la sortie de l’album. Les albums seront disponibles pré-vente. Ce sera plus qu’un concert, il y aura bien sûr le concert, mais je voulais faire une soirée pour mettre en avant les partenaires, les gens avec qui l’on travaille depuis longtemps, les graphistes…etc. et faire une soirée teintée de Japon. J’invite Kumi de l’association Wakaba qui m’avait notamment prêté un taiko pour la scène ou l’enregistrement, nous avons fait des ateliers ensemble, on se suit depuis des années. Je l’ai invité à venir un petit stand pour présenter ses activités et proposer un petit fooding pour le public. Il y aura aussi le graphiste qui a travaillé sur l’album qui présentera son travail. Il y aura un dessinateur de BD, il a réalisé une BD sur les backstages des artistes. On finira par un karaoké aussi et il y aura encore des surprises. J’ai aussi invité en première partie Sacha Bernardson, qui a vécu en Islande pendant longtemps, qui vient d’arriver à Toulouse, il a aussi beaucoup tourné au Japon, on a ce point en commun. Il propose une pop ambiance électro assez planante que je kiffe, c’est mon coup de cœur. C’est une belle soirée qui s’annonce, venez cela va être bien cool.
Retrouvez l’actualité de Fanel sur Facebook et sur son site. En savoir plus sur la « Release party du 9 octobre au Connexion live.
Une réflexion au sujet de « Rencontre avec Fanel, groupe pop aux influences japonaises »