Du 07 octobre 2020 au 06 février 2021, la Maison de la culture du Japon à Paris présente « Secrets de beauté. Maquillage et coiffures de l’époque Edo dans les estampes japonaises », une exposition inédite réunissant près de 150 estampes et 60 objets permettant de mieux connaître la pratique du maquillage, de la coiffure et les
canons de la beauté à l’époque Edo (1603 –1868).
Cette exposition est organisée en collaboration avec le POLA Research Institute of Beauty & Culture, institut japonais qui, depuis plus de quarante ans, effectue des recherches et collectionne des estampes sur l’art du maquillage au Japon et en Occident, de l’Antiquité à nos jours.
Le riche parcours présenté à la MCJP invite les visiteurs à porter un nouveau regard sur les estampes japonaises, à en comprendre les détails par le prisme d’une thématique aussi originale que féminine : les secrets de beauté.
Portraits de belles femmes (bijin-ga) aux maquillages et coiffures d’une grande diversité, scènes de femmes à leur toilette, ou encore représentations fidèles d’ustensiles de maquillage… toutes ces estampes sont minutieusement décryptées et témoignent de l’importance sociale du maquillage dans le Japon d’Edo.
De nombreux pinceaux, poudriers, miroirs, peignes et autres épingles à cheveux – réellement utilisés à l’époque Edo – sont également exposés aux côtés de perruques miniatures aux formes complexes.
Blanc, noir, rouge : le maquillage de l’époque Edo se compose principalement de ces trois couleurs. Exhiber une peau d’une blancheur immaculée étant un point crucial pour les femmes, de la poudre blanche est toujours appliquée sur le visage, le cou et la nuque. Le noir est lié aux rites de passage. Si les femmes du peuple se teignent les dents de noir une fois mariées et se rasent les sourcils à la naissance de leur premier enfant, dans la noblesse de cour et l’aristocratie guerrière, passé un certain âge, elles redessinent leurs sourcils en haut du front. Quant au rouge, rare et précieux, il se pose avec parcimonie sur les lèvres et les joues. L’art sophistiqué de la coiffure connaît son apogée à l’époque Edo. Les styles de chignons se diversifient rapidement, au point qu’on en aurait compté jusqu’à plusieurs centaines ! Parallèlement se développent les ornements de cheveux qui égaient les chevelures. Tout comme le maquillage, les coiffures sont des indicateurs d’âge, de classe sociale, de statut matrimonial ou encore de profession.
Dans la société hiérarchisée de l’époque Edo, les femmes ne peuvent choisir librement leur maquillage ou leur coiffure. Mais l’inventivité dont elles font preuve sont à l’origine d’un art diversifié de la toilette, l’une des plus belles occasions de se parer magnifiquement étant la cérémonie de mariage.