Après des semaines de spéculations, Shinzo Abe a annoncé ce vendredi qu’il démissionnait de son poste pour raisons de santé. C’est la deuxième fois qu’il renonce à cette fonction, après sa première démission en 2007 pour le même motif. Cependant, il a indiqué qu’il restera en poste jusqu’à que son successeur soit choisi. Une élection doit être organisée rapidement au sein du LDP (Liberal Democratic Party), le parti de Shinzo Abe et majoritaire au Japon, le gagnant devrait sans grande surprise devenir le prochain Premier Ministre.
La démission de Shinzo Abe intervient après une longue période durant laquelle il aura été à la tête du pays pendant 8 ans (un record au Japon) et où il aura contribué à une certaine stabilité. Cependant, sa démission est une demie surprise, les spéculations allaient bon train après qu’il ait eu rendez-vous au Keio University Hospital de Tokyo le 17 août dernier, puis un second rendez-vous le 24 août.
Lors de l’annonce de sa démission, Shinzo Abe a indiqué que la colite ulcéreuse chronique qui l’avait forcé à démissionner en 2007 avait rechuté au début du mois d’août et qu’il en a ressenti les effets à la mi-juillet. Il a ajouté qu’avec la maladie, son traitement médical et son état de forme actuel, il ne souhaitait pas prendre le risque de prendre une mauvaise décision et qu’il souhaitait se retirer. Néanmoins, il a tenu à préciser qu’il ne se retirerait pas de la politique et qu’il souhaitait continuer sa carrière en tant que législateur.
La question de la succession de Shinzo Abe est depuis hier devenu une urgence au Japon et déjà un certain nombre de candidats se sont manifestés pour lui succéder. Pour le moment aucun candidat ne se détache, mais son successeur aura fort à faire alors que le pays est en pleine deuxième vague de Covid-19, l‘économie en berne, des relations diplomatiques compliquées avec la Chine et la Corée du Sud, des Jeux Olympiques de Tokyo reportés en 2021, mais qui pourraient ne pas avoir lieu si la pandémie continue.